Avait-on vraiment besoin d’une confirmation? La voilà en tous les cas: la musique, c’est bon pour le moral. Une sorte de super-étude, qui en agrège 26 autres réalisées entre l’Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, révèle que la musique améliorerait effectivement le bien-être et la qualité de vie. Un peu comme le printemps, qui n’adoucit pas que le fond de l’air.
Combinez les deux et c’est le ticket gagnant. Justement, ce Jukebox printanier est à la fois étourdissant, léger et féminin. Il y a Rosalía, phénomène barcelonais qui se joue des codes en mélangeant avec délice rythmes andaloux et autotune; Fishbach et son voyage au temps des années 1980, kitsch et jouissif; ou encore la nouvelle venue vaudoise Delia Meshlir, folkeuse avec le rock au cœur. Bonne écoute!
Fishbach, pythie rétro-futuriste
En allemand, c’est un «ruisseau aux poissons». Un patronyme bucolique que Fishbach porte fièrement à la scène, hommage logique pour celle qui aime aller «à contre-courant en revenant aux origines, en composant la musique que [ses] parents auraient pu écouter». C’est vrai qu’à 33 ans, Fishbach pêche allègrement ses influences dans un temps qu’elle n’a pas pu connaître. Des guitares mélodiques et des synthés pour une électro-pop brûlante et sensuelle – flirant avec le kitsch de la variété eighties. Et puis ce timbre profond, presque androgyne, assortis à ses looks – et qui avait distingué la Normande au Printemps de Bourges en 2016. Lorsque Flora Fischbach, qui enchaînait les petits boulots depuis ses 15 ans (vendeuse, guide au château de Vincennes) a sauté dans le grand bain. Six ans, un album et un rôle dans Vernon Subutex plus tard, elle revient distiller sa synthpop vénéneuse. Au programme, hymnes disco implacables (Masque d’Or), poésie mélancolique (De l’instinct) et riffs fougueux (La foudre). Au milieu de ces effluves très Rita Mitsuko, Mylène Farmer ou Bonnie Tyler, un pas de côté: Quitter la…