Musique/Zafem: Réginald Cangé et Dener Céide: Deux dieux arrogants

Publié par ZapZapInfo  |  Artistes, Français, Haiti  |  0 COMMENTS


Oui, c’est une arrogance à outrance que de vouloir imposer l’obligation d’aller en hauteur, très haut d’ailleurs, à un public mélomane gâté par la facilité. C’est donc l’album de ces 2 divinités musicales et artistiques (Regi & Dener) orchestré sous le sceau de leur groupe musical (une véritable école) du nom de Zafem fraîchement soumis au public qui nous habilite à taxer leur risque d’imposer une œuvre inouïe et de rare portée à notre public-docile d’ARROGANCE.

Alors, je vais vite me raviser.
Ce n’est pas de l’arrogance qu’il s’agit, mais plutôt d’un langage précieux qui transpose les deux copains de la terre à l’exaltation. Et par la même occasion, ils se sont divinisés.
Car seuls des dieux sont capables de produire des œuvres qui piétinent la PERFECTION.
En tant que poète et écrivain je pèse mes mots même si j’admets que quelques uns peuvent s’avérer excessifs. En tout cas c’est un privilège de la littérature.

Les œuvres littéraires qui connaissent le plus de succès ont été toujours celles qui ont le plus de fiction possible. Plus le texte est inventif, plus il a de poésie. En témoignent les différents textes sur cet album de Zafem, parmi eux le titre Lalin ak Solèy.

C’est exactement ce texte bien charpenté et qui traite de l’amour à un niveau à peine sensible et perceptible qui nous servira de prétexte pour dire que le compositeur s’est servi, peut être sans même le savoir, du mouvement littéraire ” Le Réalisme du merveilleux” laissé en héritage par le divin Jacques Stephen Alexis magnifié dans son ouvrage intitulé ” Les Arbres musiciens”.
Démontrons-le :
Solèy la di fò l leve li douvanjou
Lalin lan di li sou pran plezi l toujou

Dans ces deux vers dont chacun compte 11 pieds et qui laissent entrevoir des rimes plates à phonétiques (ou)(douvanjou/toujou) le compositeur ou parolier fait de lui un narrateur externe et fait parler le soleil et la lune.
La personnification du soleil et de la lune est une autorité poétique que se donne le compositeur de faire sauter les images les unes sur les autres.

Plus loin nous lisons :
“Zetwal yo kite syèl la toutouni
Ou ka wè jan tete lavi blayi
Tout moun ap founi je pou jwi
Tan an make lanmou ak lamitye
Moun sou latè wè tout fouk syèl la
Yo kenbe Bondye nan foure je gade”

Ces vers déclarent un charme poétique assez significatif et prouve que le compositeur est un siceleur de mots.
Seul un poète est investi du pouvoir de saisir Dieu (entité idéelle, invisible et spirituelle) par la main et la trainer dans une dimension physique et charnelle.
“Yo kenbe Bondye kap pran jòf” “God lap fon ti jwi”…

Voyez comment le texte en citant Dieu et comme il le cite fait de Dieux, qui d’ailleurs est une merveille, un personnage réel et un acteur.

S’il n’est pas permis à un chrétien (adepte du christianisme) de prononcer de telles paroles sans courir le risque de blasphémer, on sait tout au moins que Dieu accorde aux prestidigitateurs le privilège de lui tourner en dérision !

Considérations littéraires

Ce texte Lalin ak Solèy, utilise certes, l’art littéraire qui porte le nom de poésie. Pour peu que le texte est composé des mots de tous les jours mais agencés avec l’art et la prouesse que l’on reconnaît des poètes.

Le texte constitue un langage codé hissé à un registre digne du genre poétique.

Cependant il faut remarquer que le compositeur, peut-être pour s’adapter aux exigences de la musique, passe à côté de certaines règles de l’art.
Du point de vue de la forme poétique :
Le texte n’est ni une “ballade” ni un “sonnet” ni un ” tercet” autant dire que le compositeur ne se souciait du nombre de vers inclus dans chaque strophe.

Du point de vue de la versification :
Le texte est bien versifié.

a. Le rythme

Si l’on compte les pieds ou syllabes de certains vers on trouvera 11 syllabes. Par exemple : so/lèy/la/di/fòl/le/ve/li/dou/van/jou.
La/lin/ lan/ di /li /sou /pran/ ple/zil/ tou/jou
Alors que si le compositeur ajoutait à ces vers un dernier pied il aurait accouché un Alexandrin qui serait composé de deux hémistiches de 6 Syllabes.
Si dans le rythme la notion de césure n’est pas respectée, le compositeur a bien mis en évidence la notion de l’enjambement en rejetant une partie de certains vers sur le vers qui suit.

b. Du point de vue des rimes :

Disposition : les rimes sont des rimes plates (aabb).

Pour la qualité des rimes on trouve que certaines sont riches, d’autres suffisantes.
Conclusion :
Le duo Dener Céide et Réginald Cangé ont fait oeuvre qui vaille et proposent un album de maturité à tous les niveaux. Ils se sont donnés pour défi de se distinguer des amateurs. Ils poussent très loin les limites. Ils ont fait place à une musique savante et éclairée. D’ailleurs le fond musical lui aussi est une œuvre de génies et de grands penseurs. Les musicologues seraient bien contents d’apprécier une telle orchestration.

Les médias doivent diffuser et assurer la promotion d’un tel album pour cause d’utilité et d’intérêt publics.

Je recommande l’écoute et la jouissance des différents titres de cet album, ce pour l’amour de la bonne musique et de l’art qui attendrit les stresses qui tentent de faire de nous des robots; la Poésie.

Succès à la formation musicale Zafem.

Daniel Loriston
Poète/Écrivain
loriston2000@gmail.com

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