En cette période post-Covid qui marque la reprise des cinémas à Beyrouth, l’Institut français du Liban a voulu faire partie de cette dynamique. Votre plan s’articule sur trois grandes actions et d’autres activités complémentaires. Quel rôle d’accueil et d’hébergement joue l’IFL et plus précisément la salle Montaigne ?
Actuellement au Liban, et plus particulièrement à Beyrouth, il n’y a plus de salle qui diffuse des films d’art et d’essai. L’exemple le plus frappant est l’association Metropolis qui s’est retrouvée, au lendemain de la révolution, sans « lieu précis » pour ses multiples projections. C’était le cas également pour d’autres festivals. Nous avons donc décidé de travailler d’une manière récurrente et assez régulière avec les équipes de Metropolis pour accueillir chez nous une programmation qu’elles souhaitent soutenir. Par ailleurs, nous hébergeons des festivals comme celui de Nadi Lekol el-Nas, qui vient de faire une rétrospective des œuvres du cinéaste disparu Borhane Alaouié ou des projections gratuites, comme Memory Box de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. Cela fait partie de nos grosses activités : soutenir le cinéma libanais d’art et d’essai qui n’est pas diffusé dans les grands multiplexes. Ces derniers, comme partout, travaillent en général pour une rotation et des bénéfices rapides des films. Ce qui ne convient pas aux films indépendants.
Bien que le cinéma Montaigne soit aujourd’hui le seul endroit à accueillir les films d’auteur, cela n’empêche pas l’IFL de réfléchir à des projets d’autres salles qui pourraient ouvrir leurs portes au cinéma indépendant. C’est dans cette optique que nous soutenons Metropolis dans leur démarche de rouvrir une salle. D’autre part, nous souhaitons que des cinémas, bien que commerciaux, soient des lieux de culture et de diversité culturelle, qui proposeraient des billets à un prix raisonnable et qui ne…