Et si, derrière cette rature, apparaissait le nom de Chopin ? Au laboratoire du Musée de la musique, à Paris, un mot biffé sur l’un des registres du facteur de piano Pleyel est au centre de toutes les attentions. Une chimiste traque les indices qui pourraient révéler la présence du célèbre compositeur et ses liens avec la maison française, l’un des principaux fournisseurs de pianos au XIXe siècle. Mais l’affaire n’est pas gagnée, la « formule » pour mettre au jour la trace convoitée demandant encore à être peaufinée. « Nous ne sommes pas très optimistes, mais n’allons pas renoncer pour autant », assure Stéphane Vaiedelich, responsable des lieux.
Dans ce laboratoire de sciences humaines, les techniques de l’ingénierie et les sciences dites « dures » (chimie, physique, mécanique…) se côtoient afin « d’étudier, modéliser, reproduire, réparer, conserver une collection patrimoniale », expose le chercheur. Avec une particularité : « celle de réunir à la fois des conservateurs et des scientifiques, métiers différents mais qui n’auraient pas de sens à être séparés dans un lieu patrimonial ».
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L’instrument, qu’il soit ancien ou moderne, européen ou venu d’ailleurs, est certes un élément fondamental de l’activité musicale mais non le seul. «Pour avoir de la musique, quatre facteurs sont nécessaires, souligne Stéphane Vaiedelich : l’instrument, le musicien, le lieu où il joue et l’auditoire. Ici, nous explorons l’instrument et le lieu. » Et de prendre l’exemple de la vihuela de mano, cet ancêtre de la guitare, dont l’un des quatre exemplaires restants au monde est conservé au Musée de la musique.
Ce trésor, qu’on ne pourrait jouer sans le détériorer, a été reconstitué sous forme d’un « fac-similé » (1), « après analyse des bois, des colles, de l’assemblage des…