Dans son complexe hôtelier du Domaine des Étangs, à Massignac, la collectionneuse Garance Primat a réuni un ensemble éclectique d’œuvres modernes et contemporaines qui ont pour point commun de s’intégrer à la perfection dans le paysage.
Connaissez-vous la libellule, cet odonate élégant, aussi fragile et irisé qu’une bulle de savon ? En anglais, on l’appelle « dragonfly », et c’est le nom que Garance Primat, longtemps, a donné à sa collection d’art moderne et contemporain. Une des raisons est que cette « demoiselle » aux quatre ailes diaphanes prospère en abondance sur le Domaine des Étangs, grande réserve naturelle et luxueux complexe hôtelier au cœur de la Charente limousine.
L’Éden oublié
« Sans le domaine, je n’aurais probablement pas initié cette collection », songe la jeune entrepreneuse qui a décidé de transformer en 2015 la propriété familiale dont elle avait hérité en territoire à l’atmosphère tout à fait unique. Sur les mille hectares qui le constituent, pas de chasse, pas de pièges, pas de pesticides, mais des centaines de vaches rousses, des sangliers au gré des migrations, des hardes de cervidés à peine troublés par le cri des bécassines des marais. Et puis un château du XIIIe siècle, des métairies, une salle d’exposition, des bibliothèques et, au flanc des vallons, au bord des étangs, des œuvres d’art, posées comme si le paysage les avait toujours accueillies.
« La collection est volontairement très éclectique : photos de la Nasa et installation d’Ugo Rondinone, minéraux et sculpture de Wang Keping. Elle a une cohérence, l’équilibre de la nature, celui que nous avons perdu et qui nous porte pourtant, cette circularité des cycles de vie qui est aussi celle de la transmission oubliée. Je suis venue à l’art par les…