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Au cœur de la Goutte-d’Or, dans le 18e arrondissement de Paris, les marionnettes de Yaya Coulibaly se reposent un moment, suspendues et immobiles, avant leur entrée en scène. L’Echomusée, galerie associative, en présente une vingtaine de tous formats et de toutes couleurs. Elles ne sont qu’un aperçu des quelque 25 000 pièces que possède le maître malien, né à Koula le 26 avril 1959, dans le cercle de Koulikoro, à près de 100 km au nord-est de Bamako.
Bien qu’il ne soit pas l’aîné de la fratrie, c’est à lui qu’a été transmis le pouvoir des ancêtres car il est venu au monde le jour de la cérémonie du Jo, un rite d’initiation d’une société secrète en milieu traditionnel bambara au Mali qui passe notamment par le jeûne et « l’épreuve de fer », la circoncision sans anesthésie.
Depuis le XIe siècle
Très tôt initié aux savoirs occultes dont il ne peut parler, secret oblige, descendant du roi du royaume animiste bambara (familles Coulibaly puis Diarra) de Ségou (1712-1861), il hérite de son père la maîtrise du théâtre de marionnettes, une tradition familiale qui remonte au XIe siècle.
« Les marionnettes, c’est la victoire de la vie sur la mort. A travers elles, nous pouvons exprimer nos sentiments les plus vifs, les plus profonds », souligne Yaya Coulibaly, heureux de pouvoir partager son art en Europe. « Toute culture qui ne vit pas est appelée à disparaître. On a eu la chance d’aller hors du Mali, dans le monde entier, et voir le travail des autres marionnettistes. Nous sommes tous…