Après “Teddy” et “La Nuée”, la nouvelle vague du cinéma de genre français se poursuit avec “Ogre”, que nous présentent sont réalisateur Arnaud Malherbe et son actrice Ana Girardot.
Il y a eu Teddy et son loup-garou associal. Puis La Nuée et ses sauterelles amatrices de sang. Place aujourd’hui à Ogre, dont le titre annonce la couleur et cette envie de remettre en avant une figure de la littérature dont le cinéma s’empare moins souvent que les vampires et zombies. Une tentative que l’on doit à Arnaud Malherbe, qui a notamment travaillé sur les séries Chefs et Moloch.
Dans son deuxième long métrage, il suit une jeune femme qui fuit un passé douloureux avec son fils mais réalise que sa nouvelle vie ne sera pas de tout repos, car une bête semble rôder près du village où elle vient d’emménager. Et c’est depuis le dernier Festival de Deauville, où il était présenté en avant-première, que le metteur en scène est revenu sur Ogre en compagnie de son actrice Ana Girardot.
AlloCiné : Au moment de la présentation du film, vous avez décrit “Ogre” comme “un film fantastique ancré dans une réalité française”. Quel élément a été le déclencheur ? Le côté fantastique ou le côté réaliste ?
Arnaud Malherbe : C’est une très bonne question. Je pense que le déclencheur, en fait, c’est un désir de travailler en premier lieu sur une esthétique. Sur la peur, sur le récit poétique et fantastique. La clé du truc, c’est une sensation que j’avais ressentie, une nuit à la campagne chez mes parents : j’étais sur le perron en train de fumer une cigarette – comme Ana dans le film – et j’ai vraiment ressenti une peur primale, un panique.
Ça faisait des années que je n’avais pas eu une sensation totalement irrationnelle. Ce n’est pas vraiment ce qui a déterminé le film, mais j’avais envie de retrouver cette sensation qui m’intéressait, et on a échafaudé le récit avec un certain nombre de choses qui accompagnaient ma vie à l’époque…