« Persona » est votre premier vrai album en sept ans. Comment est-il né ?
J’ai consulté une psychothérapeute pendant une très longue période. Avec toujours le même problème à résoudre : je me dénigrais constamment, me considérant « pas assez bien, pas à la hauteur… », pour tout et n’importe quoi. Elle a proposé d’essayer la thérapie dite du « voice dialogue ». Elle consiste à identifier cette voix intérieure qui me répétait sans cesse que je valais que dalle, jusqu’à ce que je comprenne qu’elle n’émane ni de moi ni des autres, mais d’un tout petit fragment de ma personnalité.
Ce processus a pris deux ans. Il m’a aidé à comprendre que nous ne sommes pas faits d’un seul bloc. Et j’ai appris à accepter les différentes composantes de celle que je suis. Puis j’ai décidé d’utiliser le concept et le résultat de ce décorticage de moi-même et d’en faire un album de chansons.
En 2020, vous aviez enregistré un mini-album, « Bedroom », très intimiste…
C’est un projet différent, écrit et enregistré juste après la naissance de mon deuxième fils, et publié pendant le confinement. C’est un disque doux et charmant, mais uniquement basé sur un point de vue de maman. Mais je ne peux pas me contenter de ne laisser parler que mon côté maternel. Une fois que j’ai fini d’allaiter le plus jeune, je me suis sentie prête à m’investir pleinement dans la création de « Persona ». C’est un disque plus cérébral et sophistiqué, où je peux raconter la femme complexe que je suis : mélancolique,…