Parmi tous les cas rencontrés, l’alopécie de tous types constitue le quotidien de la clinique CENTRACA et dans la foulée de cette plaisanterie de mauvais gout de Chris Rock sur la personne de Jada Pinkett Smith, nous vous proposons cet article pour une meilleure compréhension de ce mal tant détesté et si mal supporté. Nous nous proposons donc de parler d’une part de certaines formes d’alopécie les plus courantes et d’autre part de ce dur combat que mènent les personnes qui en sont victimes. Disons tout d’abord que derrière tout ce charme et cette élégance que procure cet ornement précieux sur la tête des femmes, les cheveux sont des cellules mortes. De par leur emplacement, ils sont donc d’une extrême importance non seulement par cet aspect esthétique mais aussi pour cette fonction de protection du cuir chevelu contre les rayons ultraviolets B du soleil. L’amour des cheveux fait de l’alopécie un abus esthétique de trop et attise la haine des amants des cheveux. Avant d’aller plus loin, disons que l’appareil tégumentaire représenté par la peau, les ongles, les glandes et les cheveux est un miroir qui nous permet de voir si tout va bien à l’intérieur de notre organisme.
A travers les âges, la calvitie a eu des avis partagés favorables ou non. Si certains l’associent à la virilité et pensent que les hommes chauves sont plus charmants, d’autres pensent que ceux qui en souffrent paraissent plus vieux qu’ils ne le sont. De toute façon, l’alopécie en général et l’alopécie andro génétique en particulier est responsable de baisse d’estime de soi, de manque de confiance en soi, d’idée suicidaire et même de tentative de suicide (Etude Franzoi S & al. et Cash T. pour.le Journal American Academy of Dermatology).
L’alopécie fait référence à cette perte de cheveu des renards survenant de façon saisonnière, et sa définition la plus simpliste est une perte de cheveu ou de poils qui peut-être réversible (curable) ou irréversible (incurable). Les causes des alopécies étant multiples et les traitements sont légions. La volonté de le traiter et les grands moyens financiers ne suffisent pas pour l’enrayer car certaines alopécies sont d’emblée irréversible ou incurable. En plus, le traitement de la cause sous jacente est le point culminant car il pourrait s’agir de détresses psychologiques, de maladies internes ou encore des maladies du cuir chevelu non ou mal traités dans l’enfance. En plus certains traitements modernes sont couteux et avec une efficacité limité ou dépendant d’autres conditions.
L’addiction aux faux cheveux chez certaines femmes. Comme palliatif, n’est pas toujours un choix facile et voulu mais résulte du fait que le traitement de certains types d’alopécies est long et couteux. Les faux cheveux sont une solution rapide et offrent de meilleures options de coiffure que des cheveux courts, raides et malades. De ce fait, s’il faut en fantasmer, s’il faut chasser son stress, mieux vaut ne pas le faire sur une personne chauve, car derrière l’alopécie se cache des souffrances morales, des maladies mal supportées, des prises médicamenteuses clandestines, des séparations douloureuses, des abus sexuels inavoués, des échecs cuisants et récurrents, une situation économique précaire et j’en passe.
Les alopécies du groupe des psychodermatoses comme la pelade ou alopécie areata, la trichotillomanie et le lichen plan pilaire sont associés à des syndromes dépressifs et des états de stress chroniques dont le psyché n’arrive pas à surmonter. Associé a cette phobie de psychiatres et des psychologues sous peine d’être pris pour des fous, et en l’absence d’une prise en charge psychique et psychologique, ces alopécies deviennent chroniques et se retrouvent cachés sous des nattes au lieu de les faire soigner. A la clinique CENTRACA nous recensons ces cas de mineures abusées sexuellement par des proches parents qui trainent ces types d’alopécies.
L’alopécie universalis auto-immune qui est due au fait que le corps reconnait le cheveu comme un corps étranger et l’expulse du corps aidé des auto-anticorps. Le traitement peut-être long et décevant et la personne qui en souffre si elle n’a pas les moyens pour s’offrir les traitements les plus avancés et les plus efficaces cachera son mal sous des cheveux synthétiques, sous peine de subir les commentaires les plus désobligeants.
L’alopécie des femmes avec ovaires micro polykystiques avec tout ce qu’il charrie d’inesthétique (hyperpilosité type masculine) n’est que la pointe immergée de l’iceberg car il cache le plus souvent d’autre réalité bien plus triste. L’alopécie des teignes maltraitées survenues pendant l’enfance traduit une incapacité financière des parents à assurer un traitement antifongique.
D’autres alopécies moins graves donc curables mais avec les mêmes conséquences socio psychologiques méritent d’être élucider bien qu’elles soient réversibles. C’est le cas de l’alopécie andro génétique ou calvitie qui en plus d’être transmis génétiquement est en partie liée à cette transformation de testostérone en dihydro-testostérone. L’effluvium telogène qui est une perte de cheveu qui est diffus et qui peut être passer inaperçu cache des problèmes de santé le plus souvent grave comme une anémie ferriprive, une hyperthyroïdie, un diabète non traité ou maltraité. L’alopécie induite par la chimiothérapie qui est un effluvium anagène mérite aussi d’etre souligné, car c’est un lourd fardeau pour les victimes.
L’alopécie de traction, bien que c’est une alopécie provoquée, que CENTRACA dénonce le plus souvent comme un crime fait aux fillettes sur la base de coiffures protocolaires pour les écoles le plus souvent congréganiste. Elle est due au fait qu’une traction prolongée faite sur le cheveu l’extrait de son follicule provoquant des blessures, et la cicatrisation qui s’ensuit pouvant entrainer l’irréversibilité de l’alopécie. D’autres causes d’alopécies comme les folliculites infectieuses, la folliculite de Quinquaud, l’alopécie mucineuse et le syndrome de dégénérescence folliculaire sont autant de causes d’alopécies irréversibles et qu’on doit résoudre à vivre avec car les traitements sont plutot palliatifs.
S’expliquer pour ces alopécies, des situations non voulues qui dérangent socialement. A coté de l’alopécie en elle-même, l’un des facteurs limitant justifiant la persistance de l’alopécie est la cause qui si elle est persiste constitue l’échec même du traitement. L’autre facteur limitant est le retard ou le délai écoulé entre le début de l’alopécie et début du traitement car certaines alopécies normalement curables, avec le temps, deviennent incurables ou difficilement curables.
Pour toutes ces raisons et pour éviter de s’expliquer, certaines femmes portent des faux cheveux pour cacher leur mésaventure, leur maladie, leur honte, leur combat, leur vécu quotidien, leur faiblesse. Arrêtons donc de nous fantasmer, car derrière de ce qui est visible se cachent des désillusions pénibles, des histoires horribles, le silence ferait plus de bien que des remarques blessantes, humiliantes et désobligeantes. Une femme qui se promène avec le crane rasé est pleine de courage et a une forte estime de soi. Encore, faut-il rappeler que le père de la médecine, Elisée le prophète, le père de la philosophie ainsi que le Roi Louis XIV souffraient d’alopécie.
Roldan CELESTIN, Dermatologue, Professeur de dermatologies et des maladies vénériennes, PDG adjoint de CENTRACA
Léonie DESROSES, Infirmière, Trichologiste, Cosméticienne PDG de CENTRACA