La poétesse Ruthza Paul annonce Meli Melo!

La cité d’Anacaona a la réputation d’être le bastion de nombreuses activités culturelles depuis l’époque des premiers habitants de l’île jusqu’à nos jours. C’est une ville qui abritait autrefois de nombreux chanteurs, danseurs, poètes, musiciens, etc. Dˈailleurs, la Reine elle-même était une compositrice de talent. C’est dans cette commune que Ruthza Paul a vu le jour puis a grandi. Elle a fait ses études primaires à l’école Sainte Rose de Lima de Léogane et ses études secondaires au Collège Coeur de Marie (CCM).

Grandir dans la ville de Léogâne a été une expérience extraordinaire pour la championne de Datapowetik 3ème édition. Pour elle, c’était une chance en tant qu’Haïtienne de découvrir tous les coins et recoins de la ville. Durant son enfance, elle éprouvait un immense plaisir de pouvoir participer aux différentes festivités de la cité, l’ambiance qui régnait toujours dans la ville surtout durant la période du Rara, le dimanche de Pâques. Sa mère l’emmenait voir le défilé, chaque premier et 2 janvier, elle pouvait regarder les gens faire l’expérience du “maswife”. Elle affirme avoir toujours adoré ces moments.

Cˈest aussi, une des raisons pour lesquelles la poétesse n’a jamais songé à se détacher de Léogâne. C’est la ville de son cœur. Toute son âme se retrouve dans cette ville. Cependant, l’amour des habitants de Léogane pour la culture, en particulier pour le vaudou et le Rara, est une autre raison pour laquelle Ruthza est attachée à cette ville sympathique, toujours ouverte aux gens d’autres quartiers. C’est la ville hospitalière par excellence pour elle. Pour Mlle Paul, vous ne pouvez pas parler de Léogane sans mentionner la canne à sucre et ses cultures luxuriantes. Ce sont toutes ces choses qui rendent la ville unique, a-t-elle ajouté.

Dès l’école classique, Ruthza a découvert son amour pour la poésie. Son premier texte s’intitulait “Ton Nwèl”. L’inspiration du poète peut venir d’un mot qu’elle a entendu, d’un livre qu’elle a lu, d’une situation qui a défrayé la chronique, de ce qu’elle vit ou a vécu, ou sans raison particulière car la poésie a la capacité de venir à elle seule sans prévenir.

Ruthza a une forte inclination pour le texte social car elle juge que la poésie doit poser les problèmes, les questions qu’il faut, quand quelque chose ne marche pas. La poésie est une arme en soi, a-t-elle souligné.

La Politique et l’Amour sont ses sujets préférés. Son modèle est un poète de Léogâne nommé Max Grégory St Fleur dont elle s’en est inspirée après avoir lu son livre.

Ce qu’elle aime le plus chez cet auteur, c’est la disponibilité de ses œuvres pour ses lecteurs. “Ils peuvent enseigner, ils sont amusants et donnent la possibilité à quelqu’un de devenir une meilleure version de lui-même” relate Ruthza.

Cette découverte a poussé Ruthza à lire beaucoup, en particulier les poètes haïtiens qui écrivent en créole. Elle aimait particulièrement les poètes contemporains et ne se lassait pas de vanter les œuvres des anciens. La poétesse a surenchéri: « Max Grégory St Fleur est le premier poète haïtien que j’ai lu.

Le 17 juin prochain, Ruthza prévoit de publier son premier recueil de poésie, Meli Melo. Les sujets abordés dans cette revue sont : l’amour, l’espoir et les problèmes de la société haïtienne. Elle travaille sur la publication du livre depuis 2020. La gagnante du concours DataPowetik 2022 se décrit comme la porte-parole des sans-voix, ceux qui n’ont pas non plus la chance de s’exprimer. Elle souhaite que les générations futures voient son travail comme un héritage, elles auront la chance de vivre leur temps à travers ses œuvres. Méli Mélo compte environ 110 pages, et sera publié dans Les éditions Lanbi.

Écrire en créole pour Ruthza : « C’est une façon d’aider les gens à apprécier la langue créole haïtienne, de montrer que si tu es haïtien tu dois être fier de parler et d’écrire dans ta langue maternelle”. Elle a découvert que certaines choses ne peuvent se dire qu’en créole pour avoir le sens escompté et elle a décidé d’embrasser la poésie créole. “Cˈétait une décision qui a demandé beaucoup d’apprentissage, notamment en apprenant à bien écrire le créole (parce que j’étais dans une école où on ne m’a pas donné la liberté de parler créole), ce qui m’a permis de jongler avec les mots comme je le fais en ce moment.” La poétesse écrit également dans la langue de Voltaire et son rêve est de voir ses œuvres traduites dans d’autres langues.

Le conseil de Ruthza aux jeunes qui veulent faire de la poésie ou de suivre ses traces : “pour la poésie quand j’ai commencé je n’avais jamais accepté que j’avais cette capacité, vous devez laisser la poésie venir, laissez-la vivre en vous, laissez-la vous emmener là où elle veut. Enfin, si tu es une femme et que tu as envie d’écrire de la poésie, ne le fait pas pour devenir artiste écrivain mais fais le pour être utile à la société”.

Ruthza Paul en a également profité pour adresser ses remerciements à l’association Eritaj Kilti Kreyòl (EK2) qui, selon elle, a permis à de nombreuses personnes de découvrir son talent à travers DataPowetik. “Je tiens à les remercier pour ce coup de projecteur. “Grâe à cela, l’espoir renaît en moi. Je me ressens que de meilleurs jours sont à lˈhorizon, on doit juste se préparer pour” renchérit la poétesse.

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